(Re)Naissance
Bonjour tout le monde!
Alors voilà, je me lance, premier article de mon blog, il m’a été très difficile de trouver le courage d’écrire les premiers mots ici, j’avoue que je ne sais pas tellement par où commencer…
Je vais déjà me présenter, je m’appelle Gwen, mais ici ce sera Tsuki, par confort et parce que ça a toujours été mon surnom sur le web. J’ai 24 ans, je suis infirmière en psychiatrie et j’ai été diagnostiquée autiste Asperger en mars de cette année. Et je peux dire que ce diagnostic ne tient qu’à une pokéball haha.
Je m’explique, je suivais (et suis toujours) un créateur de génie qui fabrique de très belles illustrations de pokéball sur le web (JonathanJo), et un jour, il a rédigé un article un petit peu plus personnel, expliquant qu’il était asperger et décrivant son quotidien ainsi que ce syndrome. Cette lecture a été un véritable électrochoc, j’ai eu l’impression qu’il décrivait ma vie et mes difficultés… Je me suis alors un petit peu plus renseignée sur l’Asperger, et quelle découverte ! Plus je lisais plus je me voyais dans ce qui était décrit, j’en ai parlé avec mon compagnon, qui a lui aussi trouvé beaucoup de ressemblances entre les textes et moi.
Nous avons par la suite cherché des informations sur les démarches diagnostiques (j’ai fait les tests que l'on peut trouver sur internet, ils ne sont pas des éléments de diagnostics très fiables mais mes résultats étaient sans appel…). Ma profession d’infirmière psychiatrique m’a empêché de me tourner vers le CRA (centre de ressource autisme), j’avais peur que cela me suive dans mon emploi, l'établissement étant voisin de mon lieu de travail, nous sommes donc passé par la sphère privée, plus chère mais aussi plus rapide.
Mon compagnon a contacté l’association AFIRRA (les contacts téléphoniques sont très difficiles pour moi, je reviendrais sur mes difficultés dans un autre billet), on lui a donné le contact d’un psychiatre spécialisé dans l’Asperger qui pourrait nous aider et établir un diagnostic reconnu. Nous avons donc voulu prendre un rendez-vous, et déjà se présentait une première difficulté, comme j’étais une adulte la secrétaire n’a pas accepté que mon compagnon prenne rendez-vous pour moi… J’ai donc dû appeler… Quel calvaire ! En plus j’ai eu un problème de réseau et donc mon rendez-vous n’a pas été pris correctement… Quand on a de la malchance avec du stress ça fait un sacré cocktail croyez moi !
Et puis vint ensuite l'attente… Durant plusieurs mois… Et chez moi la notion du temps étant très altérée, l’attente a été très compliquée à gérer. Et puis enfin la rencontre avec le psychiatre. Ce fut une étape très difficile à passer pour mon couple et moi même. Il commença par nous demander pourquoi nous entamions une démarche diagnostique alors que j'avais déjà 24 ans, nous pensions que cela pourrait nous aider à comprendre ce qui n'allait pas chez moi, et trouver de l'aide. Nous avons eu plusieurs rendez-vous, pendant lesquels mes difficultés étaient sans cesse remises en question, cela a été très difficile à vivre pour moi. D'autant plus que j'avais gardé mes bulletins scolaires de jeunesse qui ne mettaient pas tellement de difficultés en valeur avant le collège/lycée (je ne sais pas vous, mais mes professeurs ont tous été d'avis de ne pas trop noter les difficultés pour que cela ne suive pas l'étudiant, mais d'en parler à l'oral... Ce qui compliquait les choses ici), et j'avais beaucoup de mal à exprimer mes difficultés. J’ai réalisé des tests psychotechniques (400€ tout de même), qui mettaient en avant le fait que ma vitesse de traitement de l’information était bien supérieure à la normale, que globalement j’étais dans la norme haute à très haute, mon QI n’étant pas calculable à cause de la vitesse de traitement (et ce n’était pas le but ici), j’ai également fait les tests de reconnaissance des émotions sur des visages, catastrophique… La neuropsychologue m’a ensuite expliqué que, pour elle, j’étais certainement une Aspie, mais qu’elle laisserait le psychiatre poser son diagnostic.
Mais comme je ne réussissais toujours pas à me livrer au psychiatre, j'ai finis, poussée par mon compagnon, par lui écrire une lettre dans laquelle j’ai tout verbalisé, elle était assez longue et j’ai été très touchée de recevoir une réponse quelques jours plus tard me remerciant de lui avoir écrit. Puis nous nous sommes rencontrés à nouveau et c’est avec un sourire qu’il m’a dit « il n’y a pas de doute vous êtes Asperger ».
Et c’est ainsi que ma vie a été toute chamboulée, à la fois en bien et en moins marrant ;) Je vais donc vous raconter ici mon quotidien, d’asperger, de femme et d’infirmière, un sacré mélange qui, parfois, ne fait pas bon ménage.
Bonne journée, merci pour votre lecture !
